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des flèches
de clocher
classées
par type

Pourquoi ?

Lorsque nous regardons de loin le clocher d'un village de campagne du bassin parisien, il semble souvent constitué d'une tour carrée, surmontée d'une flèche dont le sommet est en forme de pyramide octogonale.

Cherchons donc le volume géométrique qui corresponde le mieux à cette figure, avec un centrage vertical, et le minimum de faces.
La réponse tient dans l’intersection d’un prisme de section carrée, représentant la tour, et la partie convexe d’une pyramide octogonale régulière, sur le même axe, représentant la flèche.

Voici les deux principales formes théoriques, dont l’élégance et la simplicité pourraient correspondre à la plupart des clochers.

Et bien non ! Il n'y a qu'un clocher sur mille ayant cette forme. Et là ! On se demande pourquoi ?

Classification des flèches

Avant de tirer cette question au clair, nous allons classer les clochers, tels que nous les voyons dans les campagnes, en tenant compte du nombre de faces de leurs flèches et de leur forme. Il y en a une telle diversité !
Les compagnons charpentiers semblent avoir rivalisé d’originalité pour que tous les clochers soient différents, tout en conservant un style régional assez homogène.

1) Les terrasses : Nous rangeons dans cette catégorie les clochers dont le haut de la tour n'est coupé que par un seul plan, et qui n’ont donc pas de flèches, comme pour le clocher d' Écueillé . Il y a bien sûr les clochers où les cloches sont accrochées à de jolis portiques en fer forgé, posés en haut d’un campanile, mais cette forme est plutôt rare dans le nord de la France. Nous rangerons aussi dans cette catégorie le cas d’une tour couverte d’un toit à une seule pente.
2) Les clochers en bâtière : Il ne s’agit toujours pas réellement de flèche, mais d’une tour couverte d’un toit à 2 pentes, comme dans le village de Gouzangrez . Cette forme de clochers est plus fréquente à l’est de Paris qu’à l’ouest. Ils représentent pourtant 23% des constructions dans le Val d’Oise.
3) Les pyramides triangulaires : Cette catégorie de flèches souvent très élancées, échappe aux formes traditionnelles de nos régions. Construites principalement au XXème siècle, nous les trouverons surtout dans les banlieues modernes des grandes villes. C'est le cas du clocher de Nétreville , dans la banlieue d'Evreux.
4) Les clochers à Pavillon : La flèche est une pyramide à 4 faces. Les faces de cette pyramide sont moins inclinées que pour les pyramides triangulaires ou octogonales. Ce sont souvent des clochers à charpente, couverts d’ardoises, comme le clocher de Commeny , ou de tuiles, et plus rarement des flèches de maçonnerie en pierres.
5) Les pavillons à ligne faîtière : Les clochers avec une flèche Pyramidale à 5 faces, tels qu'à Vincennes sont très rares. Par contre nous verrons souvent des clochers couverts d’une toiture à 4 faces, et disposant d’une poutre faîtière, ce qui conduit à 5 arêtes. Soit les faces n’ont pas la même inclinaison, soit la tour n’est pas carrée, soit les deux. Nous en avons un bel exemple aux Grandes Ventes .
6) Les pyramides hexagonales : Nous trouverons plusieurs exemples de petits clochers à 6 faces à cheval sur la poutre faîtière d’une nef. Ces flèches hexagonales peuvent aussi couvrir des tours hexagonales, comme à Louyes , dans l’Eure.
7) Les bulbes : Pas de flèches à 7 faces à l’horizon. Profitons-en pour placer ici les flèches, ayant jusqu'à 8 faces, dont les pans sont bombés, en forme de dômes ou de bulbes. Nous avons en exemple Malleville-les-Grès , en Seine Maritime.
8) Les pyramides octogonales simples : C’est la première des catégories de flèches dont le haut à la forme d’une pyramide à 8 faces régulières. Nous voyons ce type de flèche sur des tours octogonales. Il y en a aussi sur des tours carrées, avec de larges ouïes en haut de chaque pan de mur. Il y en a d'autres, comme à St-Maur , à cheval sur le toit de la nef.
9) Les pyramides octogonales sur pignons : Les deux formes théoriques quasi-introuvables en font partie. Pour la deuxième forme, 4 des arêtiers s’appuient sur les coins de la tour et les 4 autres sur les sommets des pignons. C'est le cas du clocher d' Allaines . Dans la pratique, nous trouvons souvent une forme où la pyramide a tourné d’un 16ième de tour, et 4 de ses faces sont alignées avec les 4 murs de la tour, les pignons étant accompagnées de petits toits en bâtière, et la flèche n’a plus 8 faces mais 16.
10) Les charpentes doubles : Cette catégorie de clocher s’appuie sur une tour carrée. La flèche qui la surmonte est constituée d’un volume résultant de l’union de 2 pyramides : L’une en pavillon, et l’autre, plus haute, à section octogonale ayant 4 de ses faces à l’aplomb des murs de la tour. Nous en avons un exemple type à Saint-Aubin-sur-Mer .
11) Les clochers type Fry : Sur une tour carrée, les arêtes d’une flèche en pavillon sont biseautés avec une pointe en bas et une en haut. Le haut de la flèche a la forme d’une pyramide octogonale. Le bas de la flèche présente 8 faces dont 4 en forme de trapèzes alignées sur 4 des faces de la pyramide octogonale, à l’aplomb des murs, et 4 autres, de pente plus faible, en forme de triangle isocèle, le sommet vers le bas sur un coin de la tour. Il en résulte 12 faces en tout pour la flèche.
12) Les clochers type Iverny : Ils présentent une tour carrée et une pointe de flèche octogonale. Pour cette catégorie, les 4 coins du haut de la tour sont surmontés de 4 clochetons. Pour les flèches d’ardoise, les clochetons ont souvent la forme de pyramides carrées ou octogonales. Les clochers de style Kreisker en sont une variété en pierre ciselée.
13) Les clochers type Corneville : Cette catégorie ressemble aux clochers à charpente double, sauf que les deux charpentes ne sont pas indépendantes. Ici, les arêtiers de la pyramide octogonale sont à la verticale des médianes et des diagonales de la tour. Donc 4 d’entre eux se croisent avec ceux du pavillon. Ces clochers sont très fréquents dans la vallée de la Seine.
14) Les flèches sur terrasse : C’est encore une catégorie reposant sur une tour carrée, surmontée d’une flèche octogonale. Ici, les coins supérieurs de la tour ne sont pas surmontés de structures particulières, mais souvent, la terrasse est entourée d’une balustrade. Nous trouverons souvent cette catégorie de clochers dans le nord de la France. A titre d'exemple, nous avons le clocher de Bourg-Achard .
15) Les Ogives et cônes : Nous regroupons ici toutes les flèches présentant une symétrie de révolution, comme les cônes ou les ogives, ainsi que les clochers couverts d’un dôme, soit hémisphérique, soit montrant plus de 8 faces. Ne manquons pas d'aller voir le clocher d' Epreville , qui ressemble à un chapeau de sorcière.
16) Les doubles bâtières : Cette catégorie de clocher correspond à l’union géométrique de deux bâtières, se croisant par leur centres, comme à Brannay . Les 4 murs de la tour présentent un pignon. Nous verrons parfois un clocheton carré ou octogonal à la croisée des 2 poutres faîtières
17) Les clochers murs : ces clochers ne comportent pas non plus de flèches. Ils sont constitués d’un mur ajouré ou les cloches se logent dans les ouvertures, comme à Aix-en Ergny . Ils portent aussi le nom de clochers peigne quand le sommet du mur est horizontal . Ce type de clocher est relativement rare dans le bassin parisien.
18) Les autres formes : Cette catégorie rassemble tous les clochers que nous ne pouvons pas facilement classer en fonction de la forme de leur flèche. C’est le cas en particulier dans les banlieues des grandes villes, où l’avènement du béton a permis de construire un peu n’importe quoi. Le clocher de Châtenay-Malabry est une de ces construction du XXème siècle.


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